ALLAIA TSCHANN

Couverture de l'Essai






INTRODUCTION




La question d'une danse de purification et de guérison paradisiaque à partir d'intrications entre spiritualisme et avant-gardisme sera ici posée. Pour se faire, un fil d'Ariane ne sera non pas tiré, même s'il serait bien utile pour sortir d'un Enfer si humain, mais  des chaînes d'or, celles bien-sûr qu'utilise le français Arthur Rimbaud (1854-1891) pour relier les étoiles entre elles. Cela pour nous faire entrevoir, il est à espérer, ce Paradis si divin. Afin d'établir les choses avec méthode, deux définitions s'imposent d'emblée. Tout d'abord, celle de spiritualisme : une doctrine qui affirme l'existence de l'esprit comme réalité supérieure à la matière (Phédon de Platon écrit vers 385/87 av. J.-C. - Jeune Fille du Monde d'Hermès Trismégiste). Alors, le réel ne s'affirme pas comme un réel matérialiste mais bien idéaliste. Ensuite, celle d'avant-gardisme : une doctrine donnant à l'Art de faire sa propre révolution envers et contre tout. L'origine du terme d'avant-garde remonte au XIXème siècle, avec le français Claude-Henri de Rouvroy (aristocrate révolutionnaire), plus connu sous le nom de Comte de Saint-Simon (1760-1825), qui l'utilise pour la première fois dans son texte L'Artiste, le savant et l'industriel, publié en 1824. Pour la petite histoire, il est le petit cousin du mémorialiste français duc de Saint-Simon. L'avant-garde y est clairement introduite comme une pensée altruiste donnant à l'art d'œuvrer pour un monde idéal (ouverture sur le structuralisme, la phénoménologie etc…). Défenseur d'une vision paradisiaque par des avancées autant religieuses que sociales, cet auteur chrétien perfectionniste, d'ailleurs en faveur d'un nouveau christianisme, n'aura de cesse d'enrichir sa doctrine, aujourd'hui célébrée sous le nom de saint-simonisme. Celui-ci deviendra très en vogue dès la fin du XIXème siècle, avec notamment l'exposition universelle de 1867 qui portera haut ces valeurs. En médaillant notamment l'ingénierie de la manufacture et fonderie pour le textile et la corderie française Latscha, dont je suis issue (le TS de Tschann...), une entreprise soucieuse du bien-être de ses travailleurs (construction de logements avec jardin nourricier, création d'une fanfare etc…) alors sous la haute protection du futur Chef de la Garde Noble du Pape, le Comte de Blumenstihl (1824-1920). Aussi, c'est dans ces nouveaux idéaux, intégrés tant bien que mal par la politique de Napoléon III, que se structure ce qui deviendra par la suite une nouvelle doctrine, le socialisme. Cela pour le meilleur, avec idéalement la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme débouchant sur un dividende universel en faveur des plus démunis, comme pour le pire, avec fatalement le socialisme soviétique / communisme (80 millions de morts minimum) et le socialisme allemand / fascisme (60 millions de morts minimum)... Somme toute, l'extrémisme, qui ne se rattache donc pas à un parti politique spécifique, se distingue comme le symptôme d'une pathologie (psychose) à l'échelle d'un pays ou plus. Le délire s'inscrit dans un droit octroyé par la force d'entraver la liberté, au nom du bien commun, quitte même à donner la mort (directe ou indirecte). L'autoritarisme s'autoalimente, faute d'une logique éclairée  permettant le dialogue et, au bout du compte, le partage intellectuel. Heureusement, la bienveillance s'impose d'ores et déjà en signe d'équilibre, donnant progressivement à l'échange intellectuel de faire évoluer les choses, notamment sur les parts d'ombre encore mutuellement supportées.



PLAN




Pour approfondir ce lien puissant qui unit les deux notions, de spiritualisme et d'avant-gardisme donc, une étude autant artistique que symbolique de la religion égyptienne sera rondement menée, puisqu'elle est le berceau du monothéisme (croyance en un dieu unique qu'il soit matérialisé ou dématérialisé - Dieu Aton dans une fractalité / monadologie divine) mais, aussi, de la formule si énigmatique de Bel Occident. De là, une médiation, celle reliant poétiquement une pensée sauvage à une pensée civilisée, sera établie par l'invocation des bons et des mauvais esprits à travers le monde, car, comme le souligne le français Claude Lévi-Strauss (1908-2009), elle détermine la compréhension concrète du langage spirituel. Tout cela pour conclure sur le Princept du cœur, un concept universel rassemblant au demeurant toutes les religions, à commencer évidemment par celle égyptienne, et aboutir sur un art syncrétique invitant à intégrer le réel paradisiaque, soit donc la victoire christique émergeant au dessus d'un infernal chaos.



CHAP. 1 : LE BEL OCCIDENT DES ÉGYPTOLOGUES




Bien que promue par l'égyptologie et donc globalement recevable, la formule Bel Occident, en tant que traduction de la formule Neferet Imentet, n'est pas parfaitement correcte. En effet, Imentet est un nom propre, il est celui de la déesse de l'occident et Neferet  est un adjectif féminin qui signifie belle, par opposition à Nefer qui signifie beau. Ce qui donne, de façon plus précise, la Belle Déesse de l'Occident. Sur les fresques égyptiennes, elle est reconnaissable par une figure féminine, dont l'attribut situé au-dessus de sa tête est constitué du hiéroglyphe du faucon sur un pavois (dieu / divinité / roi), posé lui-même sur le hiéroglyphe du t (une coupe inversée), lui-même posé sur celui du s (un êta grec). Les hiéroglyphes se lisant toujours de haut en bas, nous pouvons énigmatiquement déduire par translittération qu'il est question d'un divin TS. (...)





Essai entre Lux & Luxe





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